Contrairement à ce que certains tentent souvent de nous faire croire, les lois de l’économie n’ont rien d’immuables. Il s’agit d’ailleurs plus de conventions sociales que de lois. Les principes guidant les échanges de biens et services entre les membres d’une société ont varié avec les lieux et les époques. Notre actuelle économie de marché n’a pas toujours existé, comme elle ne durera probablement pas éternellement. Ses ratés, ses excès, ses failles nous incitent à croire qu’il ne s’agit pas du système idéal, et que nous pouvons continuer à chercher d’autres voies, ou du moins à l’améliorer.
En ce sens, soulignons les zones de gratuité, des espaces d’échanges qui apparaissent depuis quelques temps en France. Rompant avec les conventions marchandes, les gens qui les fréquentent viennent y offrir et prendre des biens, totalement gratuitement. Il ne s’agit ni d’échange, ni de troc, car on peut y donner sans prendre et prendre sans donner.
Ni troc, ni obligation de réciprocité, ni charité, la zone de gratuité est un moyen utile de réduire le volume de déchets et de recycler les objets. Une façon aussi de se réapproprier l’espace public, la rue, de créer un moment convivial, entre voisins et ouvert à tous. Un pied de nez à la société de consommation. Un espace soustrait aux rapports marchands, qui vient interroger chacun sur le don, l’argent, la propriété. « Les valeurs Acheter – Jeter sont remplacées par les joies du Donner – Récupérer », expliquaient les organisateurs lors de la première édition.
Phénomène marginal et temporaire, ou tendance de société ? Chose certaine, une option à considérer dans la recherche de meilleurs rapports entre les citoyens et d’une économie au service de ceux-ci.
Pour en savoir plus, voir l’article et le video sur le site de Basta !
Plus près de chez nous, le Quartier vert du Marigot, organise une Gratiféria, le samedi 25 mai, de 13 h à 18 h, au parc des Prairies de Laval.
C’est une très belle initiative ! J’improvise devant chez moi ma propre « zone de gratuité », qui est en fait le bord du trottoir, sur lequel je laisse intentionnellement quelques heures avant la collecte de gros rebuts mensuelle de la ville, des objets que je n’utilise plus et qui peuvent être utiles à d’autres. À chaque fois les passants les ramasse, tel que souhaité ! :)
Dans le même ordre d’idée je tiens une zone de livres à donner quasiment en permanence chez moi… Les gens qui viennent passer un moment peuvent y fouiller à leur aise. Après un certain temps je vais porter les livres qui n’ont pas trouvé preneur dans une librairie seconde main. :)
Merci pour le lien vers basta!
Je ne connaissais pas.
:)
J’aime l’idée de la zone de livres, ça me fait pensée aux « free library » que l’on trouve majoritairement aux Etats-Unis ( http://www.littlefreelibrary.org/ ) . Aussi puisque la saison des ventes de garage est commencée je trouve que ce serait une belle occasion pour les gens qui ne cherchent pas à faire des sous de profiter de ces week-end de « VDG » pour monter une table sur laquelle ils laisseraient les objets qu’ils ne veulent plus avec une affiche « À donner « . Dans ma ville il en pleut des « VDG » aujourd’hui et puisque je viens de désencombrer ma maison, c’est ce que je vais faire ! :)