Les ténors du libéralisme aiment bien taxer d’utopistes ceux qui proposent une société plus juste, plus saine, où le bien-être des citoyens et la préservation de l’environnement primeraient sur la recherche du profit. L’écologie s’oppose à l’économie, prétendent-ils. Et de tonner : Il faut créer de la richesse, hors de la croissance, point de salut !
Mais ne sont-ce pas eux, les véritables utopistes ? Comment prêcher une croissance infinie dans un monde limité ? Il est totalement impensable que la population mondiale continue toujours de croître, qu’elle utilise toujours davantage de terres arables, d’eau, de pétrole, de minéraux, qu’elle produise année après année plus de biens, qu’elle rejette sans cesse plus de déchets, polluant les sols, les cours d’eau, l’atmosphère.
Dans Les limites de la croissance, paru la première fois en 1972 et devenu depuis un classique, Dennis Meadows, Donella Meadows et Jorgen Randers simulaient à l’aide d’un modèle informatique les conséquences de la croissance économique et démographique à l’intérieur d’un monde limité. Étude de nombreux scénarios à l’appui, les chercheurs démontraient que lorsque cette croissance est effrénée, elle ne peut que mener à l’effondrement. L’ouvrage a été remis à jour en 2004, et, à la lumière des plus récentes analyses, ses auteurs concluent que le pire scénario, celui de l’effondrement, se joue actuellement sous nos yeux.
Plus bref et plus modeste, ce texte de la Coalition Objectif 22 rappelle que l’activité humaine ne peut s’exercer au-delà des limites que la Terre lui impose. Et bien que certains veulent l’ignorer, pour l’instant (et pour encore un bon bout de temps) nous n’avons pas d’autre planète pour nous héberger.
Qui sont les utopistes ? Ceux qui prônent la croissance à tout prix et sans entraves, ou ceux qui choisissent de vivre modestement, se satisfaisant de ce que la Terre peut nous offrir de façon soutenable ? Dès que l’on se soucie de la pérennité de la société humaine, la réponse est simple.
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