La Banque mondiale a récemment dénoncé le gaspillage de nourriture dans le monde, soulignant qu’il « fait peser de graves menaces sur la sécurité alimentaire ».

Selon l’organisme, entre un quart et un tiers de la nourriture produite chaque année est gâchée ou perdue d’un bout à l’autre de la chaîne de production. 35% du gaspillage se situe chez le consommateur final, surtout dans les pays développés, alors que 24% se perd lors de la production et un autre 24% pendant le stockage et le transport.

Par exemple, en Amérique du Nord, les pertes annuelles par habitant s’élèvent à 296 kilos. En 2012, une étude de l’organisme Value Chain Management Centre estimait la valeur de la nourriture gaspillée au Canada annuellement à 27 milliards $ !

Alors que plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, que la terre arable, l’eau, l’énergie dont nous disposons sont limitées, le gaspillage alimentaire devient carrément honteux.

En tant que consommateurs, nous pouvons difficilement intervenir sur toute la chaîne de production et d’approvisionnement.  Nous pouvons toutefois et devons agir au bout de celle-ci, car nous sommes responsables de plus du tiers du gaspillage alimentaire. Notre société d’abondance nous a peut-être fait perdre les bonnes habitudes d’économie.  Il est pourtant possible de réduire significativement les pertes d’aliments en planifiant nos repas, en contrôlant nos achats ainsi qu’en exerçant une gestion plus serrée du frigo et du congélateur.

• Tout débute par les achats.  En planifiant les repas de la semaine et en dressant une liste des aliments requis, on s’assure de revenir de l’épicerie avec ce dont on a besoin.  On évite ainsi les achats impulsifs et de revenir à la maison avec trop d’aliments périssables pour ce qu’on peut préparer et manger.
• Faire attention aux grands formats ; s’ils permettent des économies (par exemple, un sac de vingt livres de pommes de terre coûte parfois moins cher qu’un de dix ou même cinq livres), les quantités dépassent souvent nos besoins.  On peut alors les partager avec d’autres ou en transformer une partie en vue de les conserver à plus long terme (mise en conserve, congélation).
• Consommer en premier les aliments qui se conservent peu longtemps.
• Respecter les méthodes de conservation ; entre autres, réfrigérer ou congeler rapidement les restes.
• Une fois par semaine, faire le ménage et l’inventaire du réfrigérateur.
• Gérer aussi le contenu du congélateur ; bien identifier ce que vous y mettez, avec la date de congélation ; selon les aliments, la durée de conservation varie généralement de trois à six mois.
• Conserver les restes dans des contenants de verre ou de plastique transparent ; il est plus facile de ne pas oublier lorsqu’on voit ce qu’il y a.
• Un truc pour les petits restes de légumes : on se retrouve parfois avec deux bouts de brocoli ou de chou-fleur, quelques rondelles de zucchini ou une demi-portion de pommes de terre, qu’on met au frigo, pour les oublier et finalement les jeter une ou deux semaines plus tard. Mettez plutôt les restants de légumes cuits au congélateur dans un grand contenant. Lorsque celui-ci sera plein, faites-le dégeler, puis chauffer dans du bouillon de légumes ou de poulet, passer au mélangeur et assaisonner de vos herbes favorites pour de délicieux et toujours différents potages.
• Besoin d’idées pour utiliser ce qui reste au frigo ? Internet offre des milliers de sites de recettes ; par exemple, Cuisinorama trouve des recettes à partir des ingrédients que vous avez sous la main.
• Finalement, composter les déchets d’aliments, pour ne pas perdre cette matière organique.

Si vous et moi ne pouvons pas vraiment lutter contre les méfaits des insectes et des rongeurs, ni contre les aléas du climat, du transport et de l’entreposage, nous avons par contre le devoir de limiter les pertes alimentaires survenant à notre niveau. Dans tout le cycle de production, distribution et consommation de la nourriture, c’est en effet chez les consommateurs que se produit le plus de gaspillage. Nous pouvons assurément faire mieux.