Toujours aussi actif et engagé, Serge Mongeau a publié récemment un ouvrage dont le titre nous interpelle : S’indigner, oui, mais agir.
Dans ce bref livre, qui s’ouvre sur un rappel des problèmes sociaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés, l’auteur nous exhorte à agir dès maintenant.
La dénonciation des excès de notre société de surconsommation demeure nécessaire ; mais plus encore que les écrits et les paroles, c’est l’action concrète qui est désormais essentielle. Nous sommes invités à revoir notre rapport à différents biens et activités, alimentation, automobile, avion, télévision, crédit, salariat, sous l’angle de la simplicité. En appliquant celle-ci à nos choix, à nos achats, à nos comportements économiques, nous pouvons amener un changement véritable dans notre votre vie, mais aussi dans notre société.
Serge Mongeau insiste d’ailleurs sur l’importance d’agir au niveau collectif ; une société plus pérenne et plus juste passe par la mise en commun des ressources, par l’entraide et le partage : jardins et cuisines collectifs, partage de voitures, d’outils et d’équipements, échanges de biens et services… Il souligne aussi l’importance de l’engagement politique, qui peut s’exprimer à différents niveaux : association, groupes communautaires, mouvements citoyens, conseils de quartier, politique municipale, provinciale, fédérale. Il revient aux citoyens de s’impliquer et, dans toutes les sphères où cela est possible, de se réapproprier le pouvoir de façon à amener des transformations en accord avec leurs valeurs.
En conclusion de son livre, Serge Mongeau propose une société meilleure qui serait viable, répondrait aux besoins de tous et permettrait une vie agréable. Il nous rappelle aussi que les véritables changements ne pourront venir que de la base, de la majorité de la population qui adoptera de nouveaux comportements sociaux et économiques. Il revient donc maintenant à chacun d’entre nous d’agir dans notre vie de tous les jours.
« Comme les premiers arrivants qui construisent un nouveau pays, les simplicitaires pourraient se voir comme des pionniers dont le rôle serait d’élaborer une société fondée sur des modes de vie qui visent la pérennité, en lieu et place du fugace et de l’éphémère de la postmodernité. Nous savons qu’il faut changer radicalement nos façons de faire. Cessons d’être si discrets, osons dénoncer ouvertement les abus de notre civilisation et ne manquons aucune occasion de faire réfléchir celles et ceux avec qui nous entrons en contact. »
Dans la même veine, Mike A. Burch écrit dans The hidden door qu’il est beaucoup plus efficace de propager les valeurs de simplicité et de conscience en les vivant soi-même de façon authentique et en partageant sa vie et ses expériences avec les autres. Nul besoin d’être évangélisateur ni agressif ; en adoptant les principes de simplicité et en les appliquant dans sa vie quotidienne, on devient un exemple pour notre entourage. Nous ne disons pas aux autres quoi faire, nous le faisons, simplement, de façon ouverte. « Plus nous cultivons profondément et sincèrement cette façon de vivre et plus nous invitons généreusement les autres à en découvrir les bienfaits, plus nos actes constituent un mode de communication persuasif et plus nous devenons des agents de transformation culturelle » écrit Burch.
Comme disait Gandhi, soyons le changement que nous voulons voir dans le monde. Et à ceux que pourrait décourager l’apparente ampleur de la tâche, rappelons ces mots de Margaret Mead : « Ne doutez jamais qu’un petit nombre de citoyens conscients et engagés puissent changer le monde, c’est même la seule chose qui se soit jamais produite. »
Excellent article et j’adore Serge Mongeau cependant ces ouvrages ne sont plus diffusés en France… Celui-ci le sera-il ?
Et pour finir une citation du XIV Dalaï-lama » si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et on verra lequel des deux empêche l’autre de dormir. »