Les politiciens la font miroiter aux électeurs afin de gagner leurs faveurs. Les chefs d’entreprise la traquent pour l’offrir en pâture aux actionnaires et pour justifier leur rémunération. Les citoyens la souhaitent, dans l’espoir qu’elle améliorera leur sort. De qui parle-t-on ici ? De la croissance économique.
Plusieurs la considèrent essentielle au bien-être des sociétés et l’érigent en véritable dogme, si ce n’est en dictature. D’autres voient dans sa quête effrénée une menace aux conditions de vie sur Terre. N’est-ce d’ailleurs pas une utopie que de chercher à croître sans cesse dans un monde limité ? Bien qu’immenses, les ressources dont nous disposons (eau potable, terre arable, forêt, énergie, minéraux…) ainsi que la capacité des écosystèmes à absorber nos déchets ne sont pas infinies. Dans plusieurs cas, nous avons déjà atteint et même dépassé les limites d’une exploitation soutenable. Est-il sensé de vouloir continuer à développer, produire, consommer toujours plus, alors que nous vivons déjà à crédit sur le plan environnemental ? Cette course nous mènera-t-elle à notre perte ?
Il faut d’autre part considérer les besoins des populations, qu’il faut nourrir, loger, éduquer, soigner. Une économie stagnante ou décroissante peut-elle y répondre ? Le retour à l’ère des chasseurs-cueilleurs n’étant pas une option, comment pourrait-on se passer d’une économie vigoureuse ?
La croissance économique est-elle la solution ou le problème ? Quatre invités discuteront de cette question complexe à la Maison du développement durable, le 21 octobre prochain, à 12 h 15. Animé par Gérald Fillion, journaliste économique à RDI et Ici Radio-Canada, ce débat mettre en présence :
Norma Kozhaya
Détentrice d’un Ph.D. en sciences économiques de l’Université de Montréal (spécialisation en macro-économique et finances publiques), Norma Kozhaya est vice-présidente à la recherche et économiste en chef au Conseil du patronat du Québec. Elle est également chargée de cours au département de sciences économiques de l’Université de Montréal et a contribué à des travaux de recherche effectués en collaboration avec des professeurs du Centre de recherche et développement en économique et du département de sciences économiques de l’Université de Montréal.
Yves-Marie Abraham
Professeur à HEC Montréal, Yves-Marie Abraham enseigne et mène des recherches dans le domaine de la sociologie de l’économie. Il a notamment dirigé la publication de « Décroissance versus développement durable » chez Écosociété (2011) et créé l’un des premiers cours universitaires sur la décroissance soutenable.
Bernard Landry
Diplômé en doit et en économie, Bernard Landry a connu une longue carrière politique au cours de laquelle il a occupé différents ministères et été premier ministre du Québec. Il est actuellement professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.
Serge Mongeau
Militant de longue date au sein des mouvements québécois de simplicité volontaire et de décroissance ainsi que des initiatives de transition, Serge Mongeau mène également une carrière d’éditeur et est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages.
La croissance économique nous perdra ou nous sauvera ? Venez y réfléchir, mardi le 21 octobre, 12h15, à la Maison du développement durable, 50 rue Sainte-Catherine ouest, Montréal (métro Saint-Laurent). Durée du débat : 1 h 30.
Pour réserver : www.lamdd.org/rsvp
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