L’Observatoire de la consommation responsable a publié récemment son Baromètre, qui dresse un bilan de cinq ans d’évolution des attitudes et comportements des consommateurs.
On y retient que 85% des Québécois croient qu’il faut revoir nos modes de vie et de consommation. Le « fait maison » gagne en popularité, en particulier la cuisine, la deuxième vie des objets (par le recyclage et la transformation), les réparations et les rénovations du domicile.
À noter, depuis 2010, des progressions de la consommation locale (+2 points) et la « déconsommation » (+3,6), du compostage (+3,2) et du transport durable (+3,1).
L’étude nous apprend que « Peu à peu s’est imposée dans l’esprit des Québécois une vision de la consommation responsable plus axée sur la réduction de la consommation. Aujourd’hui, pour 82,7% des Québécois, consommer responsable consiste avant tout à renoncer à acheter des produits et services dont ils n’ont pas besoin », une conception en progression de 10,6 points par rapport à 2010.
Selon les répondants, la consommation responsable est motivée par les bénéfices qu’elles apportent à l’environnement, à la société et à la santé des consommateurs. Le principal frein demeure le prix des produits et services.
Bien que le baromètre ne révèle qu’une faible progression de l’indice global de consommation responsable (+1,1 point depuis 2010), il souligne que les Québécois veulent désormais consommer mieux et consommer moins. L’achat local, le recyclage, la réutilisation, le « fait maison » gagnent en popularité. Malgré ces observations encourageantes, il reste encore beaucoup à faire. Car au-delà des bonnes intentions et des comportements louables, il faut continuer à transformer notre économie afin qu’elle ne carbure plus à la surconsommation et redevienne plutôt au service des citoyens, dans une perspective la plus saine et la plus durable possible.
Faits saillants
- Les Québécois obtiennent toujours la note de passage en matière de pratiques de consommation responsable : en 2014, l’Indice de consommation responsable (ICR) est de 65,1 points, soit 1,1 point de plus qu’en 2010.
- Les hommes rattrapent leur retard : l’écart des comportements de consommation responsable entre les hommes et les femmes n’est plus que de 1,1 point en 2014 contre 4,7 points en 2010.
- La consommation responsable est une question de génération. Ce ne sont pas les jeunes mais bien les 45-64 ans qui s’avèrent les consommateurs les plus responsables.
- Certaines pratiques, dont le recyclage et l’utilisation de sacs d’épicerie réutilisables, sont répandues dans l’ensemble de la population.
- La consommation locale est clairement une tendance de fond au Québec. Deuxième comportement de consommation responsable en termes de pratiques, sa progression est de 2,0 points depuis 2010. On retrouve 9 produits locaux dans le top 20 des produits responsables les plus achetés par les Québécois dont 4 dans le top 5. L’achat local est répandu chez tous les consommateurs, des plus responsables aux moins responsables.
- Les consommateurs plus responsables en 2014, c’est environ 15,2 % des Québécois (Indice de consommation responsable de 80,7). Ils se distinguent notamment par l’achat de produits biologiques et issus du commerce équitable. Très fortement motivés par l’image sociale (approbation par l’entourage, réaction positive de l’entourage, image positive) liée à l’adoption de comportements de consommation responsable.
- Face aux consommateurs plus responsables, on retrouve Monsieur et Madame tout le monde (41,7 % de la population, ICR de 67,2 %) dont 54,7 % sont des moins de 25 ans; et les moins pratiquants (42,4 % de la population, ICR de 57,2) dont 47,8 % ne détiennent pas de diplôme universitaire.
- Le passage à l’action reste aujourd’hui l’une des clés du développement de la consommation responsable. L’équation motivation / frein s’avère encore d’actualité. Si le prix des biens responsables est toujours une barrière à l’accès au marché responsable, le manque d’information en général et sur les certifications et l’utilisation commerciale de l’argument responsable deviennent problématique.
- Les certifications n’ont jamais atteint leurs objectifs dans le marché de la consommation responsable ! Moins d’un consommateur sur cinq les utilisent dans le processus d’achat et la quasi totalité n’est pas reconnue !
- Le scepticisme envers les acteurs du développement durable atteint en 2014 un niveau record. D’année en année, il s’est accru. Aujourd’hui, moins de 15,0 % des Québécois ont confiance en l’engagement en matière de développement durable des entreprises ! Seules quelques entreprises telles Cascades tirent leur épingle du jeu…
- Les Québécois veulent aujourd’hui une autre consommation : les chiffres des dernières études sur la progression du marché de seconde main ou ceux sur le fait maison le démontrent.
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