Il est difficile de mesurer précisément la popularité de la simplicité volontaire, du moins avec les moyens dont le RQSV dispose.
On note néanmoins qu’auteurs et commentateurs en font mention assez souvent, la présentant comme une solution possible aux problèmes sociaux, économiques et environnementaux auxquels notre société est confrontée. La simplicité deviendra-t-elle pour autant un concept populaire, dans le sens où une large proportion de la population y adhérera ? (par choix, bien entendu, car même si nous y serons malheureusement peut-être un jour contraints, personne ne souhaite une simplicité involontaire).
Certains signes peuvent paraître encourageants. Par exemple, au cours de la dernière année, le nombre d’amis de notre page Facebook a plus que doublé, pour maintenant dépasser les 2 500. Il suffit cependant d’un rapide tour sur ce réseau social, où les relations de certains chanteurs, humoristes, personnalités ou entreprises se comptent en centaines de milliers, pour recouvrir notre apparent succès d’une bonne dose d’humilité. Et un regard objectif sur la société où nous vivons force à constater que, pour encore la majorité des gens, la quête du bonheur passe par l’accumulation de biens et de richesse. On ne peut d’ailleurs pas s’en étonner dans une économie capitaliste qui recherche avant tout le profit, s’appuyant pour cela sur une croissance sans fin alimentée par la surconsommation. Bien qu’un tel modèle soit de moins en moins soutenable, il se maintient par son inertie et par les bénéfices que certains en retirent. Mais la nature obéit à des lois bien plus inflexibles que celles de l’économie, et il faudra tôt ou tard vivre plus simplement.
Idéalement, une large part de la population choisirait de son plein gré de réduire sa consommation. Mais comment l’y amener ? Depuis des décennies, nous vivons dans le « toujours plus » : plus de biens, plus de confort, plus de services, plus de technologie, plus de richesse… De quelle façon peut-on convaincre les gens qu’ils pourront tout aussi bien vivre et être heureux avec moins ? Malgré leurs qualités, les discours et les livres ont à cet effet une influence limitée. De même, alors que les politiciens promettent campagne après campagne la prospérité, les électeurs voteraient-ils pour celui qui leur offrirait la décroissance ou, au mieux, l’absence de croissance ?
Ici comme ailleurs, la plus grande force de persuasion résidera toujours dans l’exemple. C’est en vivant simplement que l’on démontrera le mieux les bienfaits de ce choix à ceux qui nous entourent.
Un des premiers gains que la simplicité volontaire apporte est de libérer du temps : on a moins besoin de travailler, on possède moins de biens, notre consommation réduite exige moins d’heures consacrées à gagner de l’argent, à magasiner, à entretenir nos possessions, ces heures devenant disponibles pour notre famille, nos amis, nos projets, notre bien-être, nos loisirs, nos engagements sociaux… À une époque où la plupart des gens se plaignent du rythme d’enfer que la vie moderne leur impose et qui les laisse toujours en manque de temps, en disposer à sa guise devient très enviable. Le temps disponible apporte une liberté d’action et de choix dont on ne veut rapidement plus se passer.
« Moins de biens, plus de liens », propose l’un de nos slogans ; autre avantage plaidant en sa faveur, la simplicité amène ainsi souvent à développer un réseau plus étendu de personnes qui peuvent échanger, se soutenir, s’entraider au besoin, ce qui facilite leur vie et procure une certaine sécurité.
Finalement, réaliser que l’on peut vivre heureux et sans manquer de l’essentiel tout en adoptant un mode de vie plus frugal et soutenable sur le plan environnemental peut aussi avoir un effet persuasif.
Je côtoie des simplicitaires et des gens qui vivent à fond la société de consommation. J’entends beaucoup plus souvent ces derniers se plaindre que les premiers : horaire trop chargé, stress, épuisement, manque de temps, manque d’argent (souvent en dépit de revenus élevés). Bien qu’ils se plient complètement au modèle dominant qui leur dicte de travailler-consommer, beaucoup de gens n’en sont pas plus heureux ni mieux pour autant. La simplicité gagne en popularité lorsque l’entourage de ses adeptes constate les avantages et les bienfaits que celle-ci peut procurer. La prise de conscience qu’un autre mode de vie est possible et souhaitable ouvre la voie à l’adoption de celui-ci.
La simplicité volontaire sera-t-elle un jour aussi largement répandue et prisée que l’est présentement la quête de biens, de confort et de richesse ? Pour notre bien à tous, nous l’espérons. La meilleure façon d’y parvenir demeure de prêcher par notre simplicité.
J’aime et j’ai le goût d’ajouter que la Simplicité commence par notre façon de
pensée, ce qui nous amène à mieux nous vivre…de l’intérieur vers l’extérieur
Bon moment si précieux à vous et merci
Noëlle-Andrée
Bonjour!
Oui, il faudrait de plus en plus de simplicitaires parmi nous. La terre entière en profiterait! La société de consommation est un mirage d’abondance car l’abondance n’est qu’une façon de voir les choses… qu’il faut sans cesse reconduire. Par ailleurs, l’enjeu n’est pas tant, à mon avis, le temps que l’on gagne avec la simplicité, ou celui que l’on perd avec la consommation. C’est plutôt la capacité d’apprécier ce que l’on a. Peu importe la quantité. Et cela rejoint le commentaire de Mme Beaudoin: l’important est de mieux vivre de l’intérieur. On ne peut pas vivre la simplicité si on ne voit pas l’abondance du moment présent.
Bonjour,
Voilà Madame Provencher, vous avez bien saisi mon message, tout est d’abord,
une question d’attitude…
La personne qui vit sa vie en reconnaissance se sent riche avec peu ou beaucoup
de biens…
Je pourrais élaborer longuement sur le sujet…
Bon moment à vous,
Noëlle-Andrée
J’ai lu avec intérêt cet état de situation. Même si c’est peu en regard de d’autres pages Facebook, j’ai découvert récemment des groupes fermés (mais très ouverts sur demande) de SV. Ils sont surtout fréquentés par des jeunes parents et c’est un plaisir pour moi de découvrir les propos qu’ils échangent au sujet de leur démarche de simplicitaires.
J’aimerais bien reproduire ce texte dans le prochain bulletin du Groupe de simplicité volontaire de Québec. Est-ce bien Jean-François l’auteur? M’en donnez-vous l’autorisation?