En réaction à la surconsommation qui sévit dans la plupart des pays développés, la Journée sans achat a été créée il y a plus d’une vingtaine d’années. Elle coïncide avec le fameux Black Friday, jour où la frénésie d’achat atteint son paroxysme chez les Américains. Des commerces canadiens ont importé ce concept, utilisant ici l’expression « Vendredi fou ». Ils n’auraient pu trouver meilleur qualificatif, car c’est bien de folie dont il s’agit. La consommation effrénée impose à notre monde une charge de plus en plus lourde. La pollution, l’épuisement des ressources, l’extinction d’espèces animales et végétales ainsi que les changements climatiques sont les conséquences de notre mode de vie qui n’est désormais plus soutenable.
Nous avons déjà parlé de l’empreinte écologique, qui représente l’impact des sociétés humaines sur les ressources de la planète. Depuis longtemps, nous dépassons de beaucoup ce qui serait disponible de façon durable ; ainsi, si tous les habitants de la Terre consommaient comme les Canadiens, il faudrait l’équivalent de trois planètes et demie pour répondre à leurs besoins.
Nous vivons donc largement au-dessus de nos moyens écologiques. Et de tous les dépassements, les changements climatiques constituent le plus inquiétant. Au cours des cent dernières années, la température moyenne de la Terre a augmenté de 0,85°C ; c’est peu, diront certains, et pourtant on observe déjà de par le monde les conséquences de cette hausse : tempêtes, inondations, vagues de chaleur, fonte des glaciers, sécheresses… Les scientifiques nous pressent de limiter à 2°C le réchauffement, à défaut de quoi les conséquences deviendront carrément désastreuses. Si rien n’est fait, le réchauffement pourrait atteindre 4,5°C, et même davantage ; à ces niveaux, les modèles de simulation ne peuvent pas prévoir exactement ce qui se passerait, mais on peut sans se tromper parler de catastrophe.
Nous sommes confrontés à une menace bien réelle dont la gravité nous impose d’agir dès aujourd’hui, pour notre bien-être et celui des générations futures. Si la technologie peut amener certaines solutions, elle ne pourra à elle seule régler le problème. Il faudra surtout mettre un frein à notre consommation boulimique. Dans cette perspective, la frugalité apparaît de moins en moins comme un choix de vie individuel mais comme un virage que doit prendre l’ensemble de notre société. Une Journée sans achat sert à faire prendre conscience de cet enjeu. Il faut maintenant plus ; au-delà de cet événement, nous devons de façon pérenne remplacer la surconsommation par l’achat raisonnable. Pour préserver la viabilité de notre monde, la simplicité est désormais nécessaire.
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