Plusieurs d’entre vous adhèrent à la simplicité volontaire pour les bienfaits qu’elle peut apporter dans leur vie quotidienne. Mais face aux enjeux sociaux, économiques et surtout environnementaux auxquels nous sommes confrontés, de plus en plus de gens croient à la nécessité d’adopter collectivement un mode de vie plus sobre.
Les changements climatiques représentent actuellement la plus grave menace. Afin de limiter ceux-ci, nous devons sans tarder réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et pour cela diminuer graduellement notre consommation d’énergies fossiles. Cette nécessaire transition ne sera cependant pas facile. Depuis un siècle, l’usage des hydrocarbures nous a procuré un confort et une prospérité inégalés dans l’histoire de l’humanité. Citoyens, entreprises et gouvernements devront conjuguer leurs efforts pour s’en affranchir. Malheureusement, on ne sent pas encore présente chez tous la volonté requise pour entreprendre ce changement. Ainsi, les premiers ministres canadiens se sont réunis en juillet dernier pour discuter de la collaboration des provinces et des territoires concernant la Stratégie canadienne de l’énergie. Bien qu’ils aient souligné l’importance de la transition vers des sources d’énergie plus propres et renouvelables, ils soutiennent encore largement l’exploitation et le transport des hydrocarbures, comme on peut le lire dans le communiqué officiel :
Les premiers ministres reconnaissent que les industries pétrolière et gazière sont importantes pour le Canada et qu’elles continueront de contribuer de manière importante aux moyens de subsistance de familles et de communautés partout au Canada, alors que nous nous dirigeons vers une économie plus sobre en carbone.
Les premiers ministres ont aussi réitéré leur engagement à travailler avec le gouvernement fédéral pour acheminer les ressources énergétiques canadiennes aux marchés domestiques et internationaux, ce qui constitue un élément essentiel pour soutenir la création d’emplois à long terme et la croissance économique, et ce, tout en consolidant un meilleur accès à l’énergie.
Le gouvernement libéral du Québec nous fournit un autre exemple de manque de conviction avec son projet de loi 106, qui donnera d’importants droits aux détenteurs de licences d’exploration, de production et de stockage d’hydrocarbures, droits qui auront préséance sur ceux des citoyens et des municipalités.
Force est de constater que, s’ils tiennent parfois de beaux discours « verts », nos élus ne sont pas prêts à entreprendre les actions requises. Or nous disposons en ce moment de deux occasions de nous exprimer à ce chapitre et d’inciter nos gouvernements à s’engager avec détermination dans la transition énergétique.
Tout d’abord, le gouvernement fédéral tient une consultation en ligne sur l’approche du Canada face aux changements climatiques, où nous sommes invités à soumettre des idées pour réduire nos émissions de GES. Quant au projet de loi 106, le gouvernement du Québec l’étudie au cours du mois d’août en commission parlementaire, mais moins de trente organismes ont été invités à participer à cet exercice (et plus des deux tiers de ceux-ci sont ouvertement favorables à l’exploitation des hydrocarbures). Heureusement, les citoyens peuvent faire part de leurs commentaires sur cette page du site de l’Assemblée Nationale.
En visant une réduction de notre surconsommation de biens et d’énergie, la simplicité volontaire offre des réponses très pertinentes aux problèmes environnementaux. À nous de les proposer, de les promouvoir et d’amener leur mise en oeuvre.
Combien de temps encore notre planète souffrira-t-elle de vos creusages? Qu’attendez-vous pour dire NON aux hydrocarbures?
Il est temps de passer à l’action dès maintenant et ouvrir les portes aux alternatives qui nous sont offertes. Car elles existent bien ces alternatives et les entreprises qui les prônent offriront des emplois. Elles ouvriront un nouveau marché économique.
Il est temps d’en saisir l’importance pour nous tous et pour nos enfants.