Le vendredi 25 novembre se tient la Journée sans achat. Celle-ci est née il y a plus de vingt ans dans le but de faire contrepoids au Vendredi noir (« Black friday » chez les Américains), jour où les consommateurs, attirés à grands coups de publicité dans les magasins pour profiter d’aubaines supposément extraordinaires, se livrent à une véritable frénésie d’achat. À certains endroits, des clients se sont même littéralement battus pour mettre la main sur quelque article en solde. Et le 28 novembre 2008, un employé d’un Wal-mart américain est mort piétiné par la foule qui se précipitait à l’intérieur du magasin à l’ouverture des portes. L’expression Vendredi fou, que les commerçants canadiens utilisent maintenant de plus en plus au lieu de Vendredi noir, ne saurait être mieux trouvée… Et les stratégies de marketing se modifiant sans cesse, ce vendredi s’étire désormais sur plusieurs jours, voire semaines. Par des publicités martelées et des rabais alléchants, les commerçants cherchent à stimuler les achats du milieu de l’automne jusqu’à Noël. Dans ces quelques semaines, la surconsommation qui caractérise notre société atteint des sommets.
La Journée sans achat se veut une pause dans cette course folle. Encore plus qu’un geste symbolique de « résistance », elle constitue un appel à la réflexion : a-t-on besoin de couvrir nos enfants de cadeaux pour leur témoigner notre amour ? Faut-il toujours renchérir dans le faste des célébrations (décorations, emballages, repas) ? Le cadeau est-il un rite obligé, même dans les événements impliquant des personnes peu proches de nous (comme les « party » de bureau) ? Et comme on le fait pour le Vendredi fou, pourquoi ne pas allonger la Journée sans achat ? Qu’elle devienne un prétexte pour discuter avec son conjoint, ses enfants, ses parents et amis de la façon dont on veut fêter, se témoigner son amour, sa reconnaissance. Écoutons leurs voix et celle de nos coeurs, plutôt que les sirènes de l’économie qu’il faudrait encore plus « faire rouler », alors qu’elle est déjà lancée à un rythme intenable. Arrêtons-nous un instant pour remettre en question le geste d’acheter. Qu’il devienne un choix réfléchi et responsable, et non un réflexe conditionné nourrissant une spirale insensée.
Quelques suggestions pour célébrer plus simplement
- Donner votre temps en cadeau : garde d’enfant, aide aux devoirs, coup de main au grand ménage, à la peinture, au déménagement, accompagnement lors d’une sortie, couture, cuisine, réparations, jardinage, partage d’un de vos talents…
- Donner des choses faites de vos mains : vêtements, confiture, biscuits, petits plats, bijoux, dessin, peinture, conte, poème…
- Donner des cadeaux à « faible empreinte écologique » : billets de spectacle, massage, cours de musique, de langue, de danse…
- Fabriquez vos décorations à partir de matériel que vous possédez: Pensez à ce qu’elles soient durables, afin que vous puissiez les réutiliser, ou les échanger lorsque vous serez fatigués de les voir!
- Éliminer les emballages jetables (et souvent non recyclables, comme le papier métallisé)
- Pour vos repas, privilégiez les aliments locaux
- Pour alléger votre tâche d’hôte mais aussi pour possiblement faire des découvertes culinaires, proposez un « pot-luck »
- Pensez à ce qui rend vraiment heureux et dont on se souvient : être auprès de ceux qu’on aime…
S.v.p. commenter sous votre vrai nom.