Vivre en communauté : vision et questions

Écovillage-maisons

Voici le second texte d’une série de trois sous le thème « Vivre en communauté :  écovillage, écohameau, voisinage, du rêve à la réalité ».

Micheline Claing nous parle ici de vision, de désirs et des questions posées dans le cadre de sa démarche.


Notre vision

Après l’histoire du centre de ressourcement, quelques personnes ont eu l’idée d’une retraite réinventée, un nouveau mode de vie. Nous ne voulions pas vieillir et mourir dans une résidence de personnes âgées ni dans un CHSLD. Nous ne voulions pas nous faire imposer des règlements et des façons de vivre. Plusieurs d’entre nous n’auront pas les moyens de vivre seuls ou de se payer une résidence privée. Nous visions différentes maisons pour vivre soit seul ou avec d’autres selon notre choix. Ensemble, nous pourrions nous payer les soins d’une infirmière de temps en temps. Nous voulions aussi un lieu communautaire pour des activités de groupes.

Nos désirs

Nous ne voulions pas non plus vivre seulement entre personnes vieillissantes. Nous voulions un milieu multigénérationnel. Quel serait le but de cette communauté? Nous avons donc fait une liste des raisons et des avantages qui peuvent inciter des gens à adhérer à un tel mode de vie.

  • Ne pas vivre seul (isolement), avoir un cercle d’amis tout près

  • Prendre soin les uns des autres – santé/maladie

  • Activités de groupe

  • Achat collectif, cuisine collective

  • Place pour les arts et des jeux

  • Place pour recevoir sa famille et ses amis

  • Diminuer le coût de vie, partager des dépenses fixes

  • Avoir un lieu de rencontre (discussion – atelier – autre)

  • Aide entre générations et transfert de connaissances

  • Milieu de vie sain et agréable, sentiment d’appartenance

  • Espaces extérieurs collectifs de repos et de jeux : tables et chaises, chaises longues, balançoires, jeu de fer, pétanque. Pour les jeunes: glissoire, sable…

  • Partager des ressources : cabanons communs, outils, tondeuses, jardins collectifs, serre collective, poulailler collectif…

  • Partager nos talents et intérêts : cuisine, couture, plantes médicinales et huiles essentielles, jardinage …

  • S’enraciner dans une ville et participer à la vie de la communauté.

Nos besoins individuels

Nous nous sommes aussi questionnés sur nos réalités et besoins personnels.

  • Groupe d’âge

  • État de santé – limitations physiques et/ou autres

  • Travailleur, retraité, travailleur autonome avec besoin d’un bureau

  • Seul ou en couple, avec ou sans enfants

  • Fréquence de réception de famille et amis et durée des séjours

  • Réalité financière : possibilité d’assumer une hypothèque seul, ou partager l’hypothèque ou le loyer et les frais fixes

  • Combien de membres comptera notre groupe?

Comment allions-nous gérer tout ça !

Nous avions beaucoup d’étapes à entreprendre, de décisions à prendre, mais nous avions aussi des interrogations auxquelles nous ne sommes jamais parvenus à répondre!

  • Provenance des fonds : au démarrage et par la suite? Combien coûtent les terrains dans la région que nous avons choisie? Devrons-nous rénover ou aménager la ou les propriété(s)?

  • Avoir une association comme pour les condos, en bonne et due forme avec un compte bancaire pour amasser les frais mensuels et payer les dépenses communes

  • Définir et préciser quelles sont les dépenses communes

  • Avoir un moyen de décision, démocratique à la majorité ou par consensus

  • Signer une entente (contrat d’engagement personnel) pour faire partie du projet, un contrat disant qu’on s’engage à respecter l’esprit du projet, les règles, les frais, les dépenses, les décisions, les espaces et participer activement au projet. Une contribution seulement monétaire n’est pas acceptable

  • Avoir des contrats clairs pour ceux qui vivent à plusieurs et/ou qui partagent une hypothèque

  • Consulter un conseiller juridique, notaire ou avocat, nous est apparu comme une nécessité!

  • Lister les tâches à faire. Qui veut et peut faire quoi?

Nos interrogations demeurées sans réponses

  • À notre décès, qui héritera de notre partie?

  • Qu’est-ce qui arrive si l’on veut partir?

  • Qu’arrivera-t-il si l’un de nous a un nouveau conjoint? Est-ce que cette personne sera intégrée à notre communauté? Si oui, de quelle façon?

Du rêve à la réalité! Ces exercices nécessaires nous ont confrontés aux parties de nous qui souffrent encore, à nos manques, à nos propres incohérences et limites et, parfois, à nos difficultés relationnelles.

À ce jour, aucun de nos projets n’a pris vie. Cependant, nous sommes encore quelques-uns à y croire et à approfondir notre connaissance de soi-même afin de tenter de répondre à toutes ces questions qui nous amènent au cœur de soi et nous confrontent aussi à la réalité que notre vie aura une fin… Que veut-on laisser aux suivants?

Dans le dernier texte, je vous partagerai mes réflexions personnelles par rapport à ce genre de projets ainsi qu’une liste de références

Micheline Claing

4 réponses

  1. Marie-Hélène
    Marie-Hélène 19 novembre 2017 à 13:27 | | Répondre

    Effectivement beaucoup de questions, quels sont les modèles existants comme source d’inpiration

  2. SANGBE
    SANGBE 19 avril 2018 à 09:06 | | Répondre

    Nous avons besoin de votre modèle de vision pour votre communauté. Nous nous sommes lancés dans ce genre de projets pour notre communauté en Guinée. Nous sommes entrain de réfléchir sur des projets concrets pour l’épanouissement de notre communauté qui est beaucoup oubliée en Guinée, nous voudrions prendre des choses en main.

  3. Benhadj
    Benhadj 16 juillet 2018 à 03:07 | | Répondre

    Bonjour,

    si j’ai bien compris vous êtes établis au québec? Je cherche un endroit similaire pour mère qui vit seule et en souffre profondément . Elle rêverait de ce genre de structure.

    Nous habitons à Reims en France.

    Avez vous connaissance d’endroits qui font la même chose que vous ici chez nous?

    Un grand grand merci d’avance pour votre aide.

    Malika

    1. Jean-François Boisvert
      Jean-François Boisvert 16 juillet 2018 à 09:41 | | Répondre

      Bonjour,
      Le Réseau québécois pour la simplicité volontaire oeuvre essentiellement au Québec. Ne connaissant pas ce qui se fait en France, nous ne pouvons malheureusement pas vous conseiller.

S.v.p. commenter sous votre vrai nom.

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