Les gens ayant vécu au siècle dernier se souviendront de ce succès de Steve Faulkner, qui exprimait un désir qui, au Québec, semble assez bien assouvi, puisque depuis la parution de cette chanson, le taux de possession d’un véhicule est en constante croissance et qu’on en compte maintenant plus 5,5 millions sur nos routes.
Dans la société nord-américaine moderne, peu d’objets ont occupé une place aussi importante, tant au niveau économique que dans l’imaginaire des gens. Au-delà d’un simple moyen de transport, l’automobile est aussi associée à la liberté, au confort, au luxe, au prestige. Il y a aussi le fait que le développement urbain des six dernières décennies s’est réalisé en fonction des voitures, de telle sorte qu’il est aujourd’hui difficile dans bien des villes et banlieues de se passer de celles-ci.
Besoin, rêve, source de sensations fortes, marque de rang social, peu importe l’angle sous lequel on l’aborde, la voiture a un coût très élevé, même si les publicitaires cherchent à nous faire croire le contraire. Alors qu’avec les salons de l’auto et l’approche du printemps démarre une période très active pour le commerce automobile, les manufacturiers tentent d’attirer les clients avec des offres alléchantes. Par exemple, on pouvait récemment voir une sous-compacte annoncée à 39 $ par semaine. Des gens feront un rapide calcul pour conclure que ce n’est pas tellement plus cher que de prendre le transport en commun et se laisseront convaincre de l’acheter. Malheureusement, il manque plusieurs éléments dans l’équation et le prix réel est bien plus élevé. En effet, il faut inclure les coûts de l’essence, de l’entretien, de l’immatriculation, des assurances ainsi que de la dépréciation. Pour nous aider dans cet exercice, le CAA Québec offre un calculateur des coûts d’utilisation des véhicules. Si l’on fait l’évaluation pour la sous-compacte citée en exemple précédemment, on obtient un coût annuel (pour un kilométrage de 20 000 km) de 6 319 $, soit 122 $ par semaine. Trois fois plus cher que ce que certains pouvaient s’attendre à première vue de payer.
Des frais indirects, comme le stationnement et le déneigement, peuvent ajouter plusieurs centaines de dollars par année. Mais il faut aussi considérer les coûts sociaux (construction et entretien des routes, services de sécurité, soins de santé, congestion routière…) et environnementaux (pollution, changements climatiques), qui représenteraient, selon les études, de 3 000 à 5 500 $ par an par véhicule.
En 2016, au Québec :
- Il s’est vendu plus de 474 000 véhicules neufs, ce qui, avec un prix moyen de 33 000 $ par véhicule, représente une valeur dépassant 15 milliards $
- 42 % étaient des automobiles de promenade et 58 % des camions légers (camionnettes, fourgonnettes et véhicules utilitaires sports)
- Il s’est aussi vendu plus de 830 000 véhicules usagés, pour une valeur d’environ 12,5 milliards $
- Les dépenses annuelles d’entretien des véhicules sont estimées à plus de 3 milliards $
- Les ventes d’essence en 2016 se chiffrent à environ 9,15 milliards $
- Les frais d’immatriculation à 1,24 milliards $
- Les assurances à 2,8 milliards $
- Au total, les Québécois dépensent environ 42,45 milliards $ par année, avec un coût moyen d’environ 8 200 $ par véhicule.
L’automobile représente ainsi des dépenses directes de plus de 42 milliards $ par année, ce à quoi il faut ajouter des coûts indirects se situant entre 16 et 28 milliards $. C’est beaucoup d’argent ! Avec une telle somme, le Québec pourrait se doter de systèmes de transport en commun efficaces et étendus. Mais pour l’instant, les automobiles font « rouler l’économie », alors nos dirigeants ne sont pas prêts à les voir perdre du terrain. Il revient aux citoyens de faire pression pour mettre fin au paradigme du « tout à l’auto ». Un tel changement ne se fera cependant pas du jour au lendemain. D’ici là, il existe quand même des moyens de réduire notre dépendance à l’auto.
Tant pour son portefeuille que pour la préservation de l’environnement, le transport actif et le transport en commun demeurent les deux options à privilégier. Celles-ci ne sont par contre pas disponibles partout ou en tout temps. On peut alors se tourner vers l’autopartage, le covoiturage ou le télétravail. Et, lorsque possible, pourquoi ne pas tout simplement déménager pour se rapprocher de son travail ou des réseaux de transport en commun ?
L’automobile nous coûte très cher. Encore plus que les dettes personnelles, elle augmente notre dette écologique, que nous n’aurons bientôt plus les moyens d’assumer. Et si on n’avait plus de char ?
Liens utiles
- Communauto – autopartage à Montréal et Québec
- Car2Go – autopartage à Montréal et autres grandes villes canadiennes et américaines
- Amigo Express – covoiturage pour des trajets au Canada et aux États-Unis
- Covoiturage.ca – covoiturage urbain et interurbain, au Québec, Canada et États-Unis
- Covoiturage RTM – covoiturage dans la grande région de Montréal
- NetLift – covoiturage intégrant lorsqu’il y a lieu des trajets en transport en commun
- OuiHop – covoiturage sous le principe de l’auto-stop, mais à l’ère numérique
Sources des données : Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, Statistiques Canada et Société de l’assurance automobile du Québec
Crédit photo : Steem – Freeimages.com
Je suis entierement d,accord avec vos propos ,et qui plus est le quebec pourrait ce procurer un systeme de train electricque ( moteur roue électrique) et d,utiliser le terre-plein entre deux autoroute pour hériger ce systeme et qui pourrait etre très développeur pour les regions et accecible par tout les gens et de tout les niveaux d,ages et +++++ encore
Si Montréal augmentait l’Efficacité des transport en commun, plusieurs personnes seraient prêtes a laisser la voiture. J’habite dans le west island et le transport est vraiment pourri. Les bus ne sont pas syncronisés, passent à chaque 30 min et les trajet d’autobus sont très mal pensé parfois. C’est pas normal que pour se rendre a un lieu de travail ça prenne 1h30 en transport en commun alors qu’en voiture ça prends seulement 20 minutes. Dans un monde idéal le temps pour se rendre à une place en transport en commun devrais être maximum du double du temps que ça prendrait en voiture ( quand il y a pas de trafic ou accident). De plus, le métro de montreal est pas fiable ni les ligne d’autobus de la stm. Améliorer le transport en commun ( fiabilité, fréquence, accès) et il y aurait peut etre moins de personne qui serait tenter de prendre leur voiture. En plus ont veut augmenter les prix du transport en commun pour le monde qui vont rester dans le west island et l’est de la ville dès l’arrivée du REM….