Je suis abonné à la revue Silence depuis une éternité. Revue mensuelle publiée à Lyon, son orientation principale est dans son sous-titre : « écologie-alternatives-non-violence ». Chaque numéro traite d’un sujet particulier, mais comprend aussi des rubriques régulières.
Dans la livraison de janvier 2018 (numéro 463!), on trouve une chronique de François Veillerette intitulée « L’agriculture biologique peut nourrir le monde ». Il nous résume « une étude essentielle parue dans la revue Nature Communications le 14 novembre dernier. Cette étude, réalisée par un groupe de chercheuses européennes, se penche sur cette question essentielle : peut-on nourrir le monde avec l’agriculture biologique? » Je trouve leur réponse fort intéressante, car comme nous le verrons, elle nous implique, chacun de nous, dans notre comportement quotidien.
Voici donc l’essentiel de ce texte :
Deux leviers pour réussir la transition vers le « tout bio »
La conclusion de cette étude est des plus intéressantes. Les scientifiques nous disent tout d’abord que si nous ne changeons rien à nos habitudes alimentaires on pourrait certes passer toute l’agriculture mondiale au bio à l’horizon 2050 mais au prix d’une augmentation des surfaces cultivées : de 16 à 33% de plus qu’aujourd’hui, ce qui bien sûr n’irait pas sans inconvénients importants. Mais pour les auteures de l’étude il est possible également de passer 100% de l’agriculture en bio sans avoir à augmenter les surfaces cultivées, en agissant sur deux leviers. Tout d’abord une réduction importante du gaspillage alimentaire sera nécessaire (pour mémoire celui-ci atteint aujourd’hui le niveau ahurissant de 30 à 40%). Ensuite il faudra limiter la consommation de produits animaux (ce qui permettrait de consacrer plus de surface aux cultures alimentaires). Cette transition réduirait les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture mondiale, ce qui est également très important. Cette étude vient confirmer au niveau mondial ce que l’étude Afterres2050 avait déjà démontré au niveau français en préconisant une agriculture à 50% biologique et la réduction de la consommation de viande, ce qui réduirait très fortement les émissions de gaz à effet de serre et l’emploi des pesticides!
Alors que le monde agricole semble avoir bien du mal à prendre le virage d’une agriculture véritablement durable, ces récentes études doivent absolument être prises en compte par les responsables politiques et agricoles. Elles montrent que, même dans un contexte préoccupant de changement climatique, on peut nourrir l’humanité sainement demain tout en respectant les grands équilibres écologiques. À leur lumière l’inaction serait donc totalement inacceptable.
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