Puisque, semble-t-il, il faut le rappeler, disons-le bien fort : il y a urgence !
La communauté scientifique répète ses alertes face à des menaces qui gagnent chaque fois en gravité. Les activités économiques humaines s’exercent à un rythme et à une intensité qui épuisent les ressources limitées de notre planète. La surutilisation des matières premières, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, ainsi que les changements climatiques mettent en péril la vie sous pratiquement toutes ses formes. Les dommages que nous faisons subir aux écosystèmes sont si importants qu’ils ont déclenché la sixième extinction massive de l’histoire. La possibilité d’un effondrement de nos sociétés est de plus en plus sérieusement évoquée. Pour éviter un avenir catastrophique, il faut donc agir sans tarder.
Nous devons désormais réduire significativement notre consommation de biens et d’énergies. Les changements climatiques constituant une menace de premier ordre, nous devons diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, en nous affranchissant des combustibles fossiles. Mais l’épuisement des ressources et la perte de la biodiversité sont tout aussi inquiétants. Nous augmentons chaque année notre dette environnementale. Selon le Global Footprint Netwok, l’humanité consomme en moyenne 1,5 fois les ressources de notre planète qui seraient disponibles de façon soutenable; et chez les Nord-Américains comme nous, cette empreinte écologique dépasse 4. Seule une consommation plus sobre et plus raisonnée permettra d’assurer la pérennité de nos sociétés et de la vie sur Terre.
Dans un tel contexte, perpétuer le modèle de consommation qui nous a menés dans cette situation est carrément insensé. Construire des méga complexes commerciaux, qui induiront encore davantage de circulation automobile et qui inciteront à la surconsommation n’est assurément pas la solution, au contraire cela ne fait qu’accentuer le problème. En ce sens, nous jugeons que le projet Royalmount est tout simplement une aberration.
Dans vingt ou trente ans, lorsque le pire sera advenu, nos enfants et petits-enfants désolés nous demanderont pourquoi nous n’avons rien fait lorsqu’il en était encore temps. Que pourrons-nous alors leur répondre ? Que nous nous prélassions dans cet « écosystème du bonheur », pour reprendre les mots utilisés par le représentant du promoteur Carbonleo pour décrire le futur complexe Royalmount ? Si des changements radicaux ne surviennent pas rapidement, nous vivrons bientôt dans un monde où le concept de bonheur ne sera plus rien d’autre qu’un souvenir.
Mon petit-fils à 7 ans. À son école ils sont sensibilisés. Moi je consomme très peu, mais je suis inquiète pour son avenir à lui.