Nous sommes un petit groupe de personnes préoccupées par l’avenir de notre planète… et nous nous préparons au pire. Si vous n’êtes pas apeurés par cette entrée en matière, soyez les bienvenu-e-s!
Nous avons pensé que notre cheminement pourrait en intéresser d’autres. Nous ne cherchons à convaincre personne, plutôt à donner à ceux qui le souhaitent un exemple (pas parfait, loin de là! Mais qui au moins existe) de ce qu’il est possible de faire, en termes de préparatifs, surtout psychologiques.
Mais, direz-vous, se préparer à quoi? Tout d’abord (désolés de faire durer les choses), il faut que vous sachiez que nous sommes, collectivement, une gang de militants pour un assez grand éventail de causes: lutte à la pauvreté, en faveur de l’égalité des sexes, pour la protection de notre maison à tous (= la planète), contre la militarisation, la surconsommation, pour la reconstruction de communautés plus solidaires… Laissez-moi vous dire que les sujets ne manquent pas à nos repas-partages! À nous tou-te-s, nous cumulons certainement la lecture de centaines de livres, d’études et d’articles sur la situation de notre monde. Ce que je veux dire par là, c’est que nous pensons être raisonnablement informés sur les tendances politiques, économiques, sociales et environnementales. Vous n’êtes pas obligé-e-s de nous croire!
Mais bref: nous en sommes arrivé-e-s (certain-e-s d’entre nous, depuis des décennies) à la conclusion que le système dans lequel fonctionnent le Québec et l’essentiel des pays du monde, d’ailleurs, va prochainement s’effondrer. On ne sait pas si c’est la semaine prochaine ou dans 10-15 ans. De notre vivant, en tout cas. Ça pourrait se produire par quelques événements brusques, ou s’étirer douloureusement sur des décennies. Après avoir activement milité pour porter ces problématiques à la connaissance de nos concitoyens et proposer des solutions, nous nous sommes retrouvé-e-s à bout de souffle et remettant sérieusement en question l’utilité de cette démarche « je tire l’alarme, je brise la fenêtre et j’aide les gens à sortir du train ».
Nous nous sommes dit un beau jour que c’était certes très louable de faire tout cela, ainsi que des ajustements à nos vies respectives, mais que nous n’avions pas entrepris la transition vers un mode de vie reflétant véritablement ce à quoi nous nous attendions pour le futur. À savoir un monde instable et de plus en plus inégalitaire, avec un accès à beaucoup moins de ressources qu’à présent, soumis à des aléas climatiques pouvant menacer notre habitat et nos sources de nourriture, et possiblement avec une dégradation de l’État et de l’ordre en général.
Habituellement, à ce stade de la discussion, un malaise s’installe. Lorsque nous parlons de ce futur à nos familles, amis ou collègues, on est assez rarement compris. Apparemment notre inconscient collectif est programmé pour émettre automatiquement une ou plusieurs des pensées suivantes à l’évocation d’un effondrement: « cinglé », « pessimiste » et/ou « survivaliste ». C’est correct si ça vous le fait, c’est en quelque sorte prévu comme ça dans notre culture actuelle. Comme je vous l’ai dit, on ne cherche à convaincre personne.
En tout cas, nous nous sommes dit qu’il faudrait commencer à se préparer pour de vrai à ce futur. Comme vous le verrez plus tard si cela vous tente de lire un de nos prochains billets, nous avons eu différents débats à ce sujet (par exemple, partir de la ville, rester?). Nous proposons donc de partager de temps à autre, sur ce site, des idées, scénarios, trucs, pour celles et ceux que cela intéresse. Nous espérons aussi que les commentaires en bas de chaque article puissent être un espace d’échange pour celles et ceux qui se sentent concernés par ce type de démarche.
À propos de nous: nous sommes huit personnes, hommes et femmes, d’un peu tous les âges et parcours de vie. Nous nous sommes rencontrés au fil des ans dans nos activités militantes. Nous nous sentons de plus en plus déconnecté-e-s de la société actuelle et de ses valeurs consuméristes et individualistes, et en désaccord avec la vénération de l’Économie comme une fin en soi, et de son acolyte la Croissance Illimitée. Nous sommes conscients que le sujet des préparatifs à l’effondrement est l’un des grands tabous actuels, si bien que malgré la confiance mutuelle que nous nous portons, aborder le sujet a été un peu intimidant au début.
Nous ne sommes pas une mini-secte de gens attirés par des considérations morbides et apocalyptiques. Nous aimons profondément la vie, car notre démarche de préparation, bien que basée sur des constats très lourds, fait ressortir dans notre quotidien l’importance de l’émerveillement pour ce qui est beau, simple, ingénieux, vrai. Nous mesurons la chance de profiter de l’immense richesse matérielle dont jouissent en moyenne les Québécois, par rapport à la majorité du monde. Nous apprécions l’accès à des nourritures venues des quatre coins du monde, tout en étant conscients de leurs coûts cachés et de leur inégale répartition.
Chaque verre partagé entre amis est un défi au sort, et chaque coucher de soleil dans le monde que nous connaissons encore, nous laisse un peu plus de temps pour nous préparer à le laisser derrière nous. On n’est pas parfaits, on fait ce qu’on pense être la bonne chose dans les circonstances. Nous nous tenons ensemble, car c’est ainsi que nous serons plus résilient-e-s. Nous apprendrons les un-e-s des autres et essaierons de profiter de chaque pas le long de ce chemin parfois ardu.
… à part ça, on est bien fréquentables !
Le collectif APIE (Amitié, Partage et Initiatives face à l’Effondrement)
Ça ressemble à ce que je vis…et j’ai rencontré un groupe de gens (Alma en transition http://almaentransition.wixsite.com/alma-en-transition ) qui, comme moi, comme vous, partageons vos craintes et préoccupations. Pendant quelques années, nous avons organisé des activités de sensibilisation: conférences, ateliers, avons monté un projet d’échange de services (genre de troc des habiletés), participé à des jardins communautaires et vergers collectifs…lâchez pas…on dirait qu’il y a une remontée de la conscience chez plusieurs…les jeunes en particuliers…
Il y a de belles initiatives qui voient le jour en ce moment. https://www.facebook.com/groups/almaentransition/
Bonjour et merci de votre initiative.
Avez-vous une page Facebook ou tout autre moyen pour suivre vos réflexions?
Quels sont les moyens que vous privilégiez pour se préparer aux changements à venir?
Merci
Pour l’instant, le collectif APIE publiera ses réflexions sur le site du RQSV.
Donc, plus de détails à venir…
et bien ça me fait plaisir de découvrir votre existence. Je cherche à créer, dans mon environnement proche, un réseau de personnes concernées par la perspective de l’effondrement et déterminées à mettre en place des mesures pratiques pour nous permettre de continuer à vivre dans la précarité et l’insécurité.
Toutes les expériences en ce domaine sont bonnes à partager.
Longue vie à vous.
Chère Sylvie et bonjour groupe, Nous ne nous sommes pas rencontrés depuis belle lurette et pourtant je me prépare de mon côté et suis en action au quotidien à ma façon. Je suis entièrement en phase avec ce que tu écris. Merci de consacrer ce précieux temps à dire ce qui doit être dit. Qui plus est tu le fais magnifiquement.Pour ma part j’ai développé une expertise que je qualifierais de solide en matière de culture de pousses et micro-pousses de légumes. Je donne mes connaissances à qui les veut. J’ai une fidèle clientèle pour ce que je fais pousser chaque semaine. Mais à l’égard de ce que tu mentionnes..je crois qu’un plus grand nombre de personne pourrait voir à accumuler des semences chez les fournisseurs de semences bio. . Continues d’écrire et de stimuler nos réflexions. L’important n’étant pas que nous soyons tous d’accord mais que le nombre de ceux et celles qui regardent dans la même direction aille croissant. Amitiés, Jacquelin Rivet – Transition
Bonjour, Super intéressant. Je vais attendre la suite avec impatience. En pleine transition majeure, nous sommes, mon mari et moi, à l’affut de tous conseils pour notre préparation. Merci, c’est très bien présenté.
Bonjour,
Je suis cinéaste et je m’intéresse à l’effondrement…. en plus de partager vos appréhensions et inquiétudes.
Pouvez vous m’en dire un peu plus sur vous, qui vous êtes et ce que vous faites.
Est-ce qu’il y a un chercheur au Québec qui s’intéresse particulièrement à l’étude de l’effondrement….
Si vous pouvez me répondre à mon courriel, je l’apprécierais grandement.
Les gilets jaunes sont l’expression des effets du néolibéralisme sauvage qui cause tous les maux dans beaucoup de pays.
Il est le premier ennemi de l’écologie car il exige de la croissance ce qui ruine la planète en consommant ses ressources.
Il devrait donner l’argent qui fait vivre mais au contraire, il paupérise par sa sauvagerie du gagner pour ne pas perdre.
Le premier geste écologique, serait de donner à tous les humains l’argent minimum pour vivre et rester dans le juste nécessaire sans être pris dans la spirale du néolibéralisme, et du toujours plus pour éviter de rester sans rien.
https://lejustenecessaire.wordpress.com/premier-article-de-blog/
Donner à tous les humains un revenu au-delà du seuil de pauvreté est le premier geste écolo qui fédérera sur l’écologie.
L’aveuglement ou la complicité des dirigeants politiques doit être dénoncée, l’humanité est en danger à cause d’eux.
Nous devrions être tous des gilets jaunes contre cette économie predatrice de l’humain et de ce qui vit sur la planète.
Merci pour cette présentation de votre collectif, ça ressemble drôlement à notre façon de voir la situation actuelle de la société, à mon conjoint et moi. Je suivrai vos billets avec intérêt.
Pour ceux que le sujet de l’effondrement interpelle, j’ai trouvé un groupe sur fb qui s’appelle « la collapso heureuse », les idées échangées et les références à des documents y sont intéressantes et le groupe communique avec respect et bienveillance.
Je suis en réflexion ville-campagne, depuis quelques annees deja; deux emplois payants avec avantages sociaux, un enfant au secondaire et l’autre en 5e annee, avec les arguments pour et contre que ça suppose. Et le temps file…et ne pas decider, ça use le moral…quelle vie je veux vivre maintenant, quelles ressources sont les plus importantes et quels savoirs et avoirs seront vraiment nécessaires dans 10 ans…
Au plais de vous relire bientôt.
Bonjour,
Je suis très heureuse d’apprendre qu’un groupe comme le vôtre existe au Québec.
Comme l’affirme Pablo Servigne le futur est dans le réseautage et la collaboration, je suis tout à fait d’accord avec vos constats. Peux-ton rejoindre votre collectif, pour échanger de vive voix.
Bonjour, pour l’instant il s’agit d’un groupe fermé, bien que la possibilité de l’ouvrir dans le futur ne soit pas exclue.
D’ici là, vous pouvez joindre le collectif de Décroissance conviviale qui aborde des thèmes similaires.
Bonjour, nous sommes une dizaine de personnes conscientisées à la situation actuelle qui sommes en train de créer un projet de communauté. Pour ma part, ce projet, et ses quelques tentatives infructueuses, m’habite depuis plus de 10 ans. À ce moment, la préoccupation était le manque de sens de ce que la société de consommation offre. Le but étant de recréer du lien, du partage, de l’entraide, du sens… Pour nous, la notion d’effondrement est venue ajouter l’urgence d’agir, autant pour nous que pour supporter les autres. Merci de votre initiative de partager votre démarche!
Bonjour a vous tous, tres contente de vous connaitre. J’avais l’impression de venir d’une autre planete car lorsque je parle de ce sujet, on me regarde souvent de travers et on me passe des commentaires désagréables. Il n’y a pas beaucoup de gens ouverts a ce sujet
Depuis environ 2 ans j’ai commencé a appliquer la simplicité volontaire dans ma vie. et je m’y sens tres bien. Depuis 1 an je lis beaucoup sur ce sujet et j’ecoute aussi toutes les emissions que je peux trouver, Ex: les villes surtout en Europe qui sont en transition, l’impact de la mondialisation des marchés,
l’ autosuffisance… Maintenant j’essais d’acheter local et bio pour encourager nos producteurs et avant d’acheter quelque chose, ma question est: Est-ce que j’en ai vraiment besoin?… j’essaie de me preparer au pire au cas ou… Tout ca pour vous dire que je suis tres intéressée a me joindre a vous. Dites-moi comment je peux vous suivre,,,,,,
Je dois vous avouer, monsieur Boisvert, que je suis très déçu de constater qu »après nous avoir laissés sous l’impression, dès le premier paragraphe de votre texte, que vous nous invitiez à nous joindre à votre groupe, vous nous appreniez plus bas, dans la section commentaires, que votre groupe est fermé !?!
Comme bien d’autres, je cherche depuis déjà quelques temps, des « âmes-sœurs » désireuses de partager leurs idées et d’explorer les pistes de solutions possibles. Je pense que le contact de « yeux-à-yeux » est plus fertile et plus susceptible de tisser des liens sincères que par le biais de Facebook ou autres réseaux du genre.
Le sujet semblant intéresser plusieurs des intervenants, j’ose les inviter à communiquer avec moi afin que nous puissions ensemble travailler à lancer une initiative semblable à la vôtre. Je suis sur la Rive-Sud de Montréal, mais je n’y suis pas limité! Mon courriel: jggardeur@gmail.com
Bonjour M. Guérard. Bien que je fasse partie du collectif en question, je ne suis pas l’auteur de ce texte. J’avoue ne pas avoir interprété le « soyez les bienvenu-e-s » comme un appel à joindre le groupe (ce qui n’était d’ailleurs pas l’intention), bien qu’après coup, je concède que ce puisse avoir été le cas pour les lecteurs. Pour l’instant, notre but n’est pas de démarrer une organisation ou du moins un groupe plus large, mais plutôt de commencer à partager notre réflexion avec le public, via des publications sur différents canaux, comme ici le site du RQSV. Comme vous en manifestez l’intérêt, je vous encourage à former un groupe dans votre région. Je sais que le sujet de l’effondrement commence à préoccuper des gens, alors il y aura sûrement un besoin parmi eux de se réunir et de partager.
Bonjour à tous,
Après un constat personnel et surtout après la lecture des livres de Pablo Servigne, nous (ma copine et moi) avons saisis l’ampleur de la situation et la forte probabilité d’un effondrement systémique de nos sociétés dans un avenir proche.
En France, les discussions sur la collapsologie est plus avancé qu’au Québec et même certains grands médias en font mention. Mais pratiquement rien au Québec. C’est dans ce contexte que nous avons décidé d’organiser une conférence de 2 jours sur le sujet avec une première partie sur le constat et une deuxième sur les pistes de solutions. Les captations vidéos seront bientôt en ligne.
À la suite de cette événement, un groupe facebook s’est crée au nom de Collapso Québec (semblable à celui français La collapso heureuse) pour centraliser les réflexions et informations sur ce sujet. Ainsi que partager les actions ou événements qui y sont liés.
Je vous invite donc à le rejoindre pour faciliter la compréhension et le passage à l’action : https://www.facebook.com/groups/collapsoquebec/