La simplicité volontaire n’a pas toujours porté ce nom. Non seulement elle prend ailleurs d’autres appellations, mais bien des gens la pratiquent sans même lui donner un nom, d’où la difficulté d’en retracer une histoire précise.
Si certains font remonter l’origine de ce mouvement à certains philosophes grecs de l’Antiquité ou à l’écrivain et militant américain Henry David Thoreau au 19e siècle, l’expression « voluntary simplicity » a été créée en Inde en 1936 par Richard Gregg, un Américain disciple de Gandhi, dans un texte intitulé The Value of Voluntary Simplicity.
Ignorée pendant plus de 40 ans, l’expression sera redécouverte par deux chercheurs américains, Arnold Mitchell et Duane Elgin en 1977, puis popularisée aux États-Unis par le livre de Duane Elgin, Voluntary Simplicity, toward a way of life outwardly simple and inwardly rich, publié en 1981.
Ici même, au Québec, c’est en 1985 que Serge Mongeau publiera son premier livre sur la simplicité volontaire, La simplicité volontaire, plus que jamais… Mais c’est au cours des années 90 que le mouvement prendra vraiment son essor avec, notamment, la publication de nombreux ouvrages, l’apparition de groupes d’étude et de soutien, le développement de plusieurs organisations et réseaux (surtout aux États-Unis) et la présence de plus en plus fréquente de ces questions dans les médias.
Un temps propice
Le meilleur exemple de cette évolution rapide est l’accueil fait au livre de Serge Mongeau sur la simplicité volontaire. La première version, publiée en 1985, était pratiquement passée inaperçue, tant du public que des médias. La plus récente version, modifiée et augmentée, a paru aux Éditions Écosociété en 1998 et elle ne cesse d’être rééditée depuis. Non seulement le livre continue de se vendre mais la « couverture médiatique » a été massive et l’auteur a été invité, partout à travers la province, à venir parler de son livre devant des auditoires toujours plus nombreux.
Effet de mode passager?
Seule l’Histoire le dira, mais les besoins auxquels la simplicité volontaire répond, eux, ne sont pas passagers mais ils sont au contraire de plus en plus ressentis par de plus en plus de gens. Et avec la crise financière et économique majeure que nous traversons présentement, l’intérêt pour la simplicité volontaire est plus grand que jamais. La simplicité volontaire pourrait bien se révéler, à terme, l’une des avenues incontournables de toute solution véritable à cette crise et l’une des conditions pour la survie de notre planète.