La simplicité volontaire touche tous les aspects de la vie et peut donc se vivre de mille façons différentes. C’est avant tout un processus continu et individualisé qui permet à chacunE d’ajuster progressivement sa façon de vivre en fonction de ses priorités et de ses valeurs. Et comme chaque personne part d’un point différent et fixe elle-même ses propres objectifs, il est évident que la trajectoire sera différente pour chacunE. On ne pratique pas la simplicité volontaire de la même façon selon que l’on est adolescent ou personne âgée, qu’on vit dans une métropole ou en région éloignée, qu’on est marié ou célibataire, avec ou sans enfants, etc.
C’est pourquoi le RQSV a toujours affirmé haut et fort que la simplicité volontaire n’est ni une religion (avec son catéchisme), ni un parti politique (avec sa ligne juste), ni un mouvement organisé (avec son programme) ou systématique (avec ses recettes). Il n’y a pas d’autorité de la simplicité volontaire chargée de décider si tel comportement est correct ou non, ni de droit d’auteur pour décider ce qui peut appartenir à la simplicité volontaire ou pas. Il est évident qu’utiliser moins l’automobile solo ou manger moins de viande est meilleur pour la planète et va davantage dans le sens de la simplicité volontaire que le contraire, mais personne n’a jamais prétendu que la seule façon ou la façon juste de pratique la simplicité volontaire est de n’avoir pas d’auto ou d’être végétarien!
La simplicité volontaire est une démarche dont on peut connaître le point de départ, mais qui n’aura jamais vraiment de point d’arrivée : il serait absurde de prétendre que l’on vit parfaitement, et une fois pour toute, la simplicité volontaire! C’est une démarche que chacunE vit à sa façon et à son rythme.
Mais de préférence ensemble. Car si la simplicité volontaire peut se pratiquer individuellement, dès maintenant, sans avoir besoin d’attendre la permission ou les directives de qui que ce soit, elle est beaucoup plus facile et trouve beaucoup plus son vrai sens en se vivant de manière plus collective. Non seulement parce que l’on peut s’encourager et partager ses expériences, mais aussi parce que nos choix ont ainsi beaucoup plus d’impact et que la force collective rend souvent les choix individuels beaucoup plus simples (pensons aux bibliothèques ou maisons de la culture, au transport en commun, aux coopératives d’habitation, etc.). D’ailleurs, la simplicité volontaire est à l’opposé de l’individualisme prôné par notre société marchande capitaliste et cherche au contraire à favoriser le retissage des liens sociaux, le partage collectif des biens matériels et l’implication de chacunE dans un projet mobilisateur commun : assurer une meilleure répartition des biens actuels entre les humains et une utilisation judicieuse des ressources pour assurer la pérennité de la planète pour nos enfants.
C’est pourquoi le RQSV encourage, sans aucunement en faire une condition, les membres et sympathisantEs du Réseau à se regrouper de diverses façons et cherche à tisser des liens avec tous les groupes susceptibles de devenir des partenaires.
Finalement, pour vivre la simplicité volontaire, il suffit souvent de commencer quelque part, de faire un premier pas. Car l’intérêt qu’on y trouve ou la satisfaction qu’on en ressent sont souvent le meilleur moteur pour susciter le pas suivant. CertainEs vont commencer par rationaliser leur utilisation de l’argent, d’autres, par réduire certaines dépenses inutiles, d’autre encore, par diminuer leur temps passé devant la télévision, par modifier l’utilisation de leur voiture ou par commencer à composter leurs restes de table. Peu importe par où on commence, chacunE va y découvrir d’autres ouvertures, d’autres possibilités ou d’autres choix nécessaires. L’important, dans la simplicité volontaire, c’est de se rappeler que tous ces choix et ces changements que l’on amorce dans nos vies ont pour objectif de nous rendre plus heureux, à la fois comme individus, comme collectivité et comme habitants de la planète.