Jean Lemire est un biologiste-explorateur bien connu. Au cours de ses longs voyages autour du monde, il a produit de nombreux films qui nous montrent la beauté de la nature. Mais sa fragilité aussi devant les diverses activités humaines. Il a déjà publié quelques livres sur ses voyages, lesquels ont connu un grand succès. Dans son dernier-né, intitulé L’odyssée des illusions. 25 ans à parcourir la planète, comme on nous dit sur la couverture arrière, « il nous fait revivre les grandes escales de ce périple autour de la planète. Il partage avec nous ses réflexions, ses moments de bonheur, mais aussi ses déceptions et ses désillusions. »
De très belles photos, de belles réflexions, mais qui aboutissent à un constat désolant, quand il en arrive à faire son bilan. En voici quelques extraits :
« Après toutes ces années à parcourir le monde, une conclusion s’impose, implacable et troublante : le véritable enjeu de l’économie et de la mondialisation repose sur une plus grande justice sociale. Sans une conception renouvelée et métamorphosée de l’équité, l’économie, telle que nous la définissons aujourd’hui, n’aura point de salut.
(…)
Nous, les privilégiés, ne pourrons plus vivre en paix dans nos mondes d’illusions sans un partage plus équitable de la richesse. Et ce n’est pas en construisant plus de murs de la honte que nous réussirons à nous protéger des menaces de l’injustice sociale, car rien n’arrêtera les plus démunis dans leur quête de justice. Ils ont faim. Leurs enfants ont faim. Jusqu’où serions-nous prêts à aller pour nourrir nos enfants? Jusqu’où serions-nous prêts à repousser les limites de nos actions pour les sauver de la misère?
Dans nos sociétés modernes où l’information circule sans contrainte, où nos images d’abondance franchissent les frontières virtuelles d’un nouveau monde global, comment voulez-vous ne pas provoquer, ne pas susciter l’envie de ceux et celles qui n’ont rien?
(…)
Combien de pays défavorisés, d’escales embarrassantes, de scènes d’horreur, de réactions irascibles ai-je eu besoin d’accumuler pour me convaincre que rien n’allait plus dans ce modèle économique mondial en déroute? Combien de pays oubliés devons-nous laisser en plan, dans un silence complice, pour ne pas nous confronter au propre miroir de ce que nous sommes, de ce que nous avons créé? »
En terminant son livre, Lemire répond à une question qu’une recherchiste lui a posée : « Et si tout cela (toutes vos expéditions) était à recommencer? » Et il répond :
« Non, si tout cela était à refaire, je ne serais pas le porteur d’espoir créé par des médias en recherche de modèles qui doivent impérativement être plus grands que nature. À force de départs et d’escales, devant le constat implacable d’un environnement sacrifié au nom de la croissance économique, j’ai réussi à transformer le rêve en illusion, triste bilan pour celui qui ambitionnait de sensibiliser le monde jusqu’à engendrer le changement. Au fil des jours, des mois, des années, l’indifférence de l’humanité s’est faufilée dans les entrailles intérieures pour rejoindre mon âme en peine, et le grand pèlerinage des espoirs s’est transformé en odyssée des illusions. »
Un livre émouvant à parcourir, mais en même temps inquiétant.
Bonjour. Je suis une dame de 61 ans et je vis a Québec. Je suis simplicitaire depuis plusieurs années. Quand je suis sur la route et que je regarde tout se qui m’entoure,je capote bien raide. Réellement,ça me fais peur. Toutes ces grosses constructions qui montent partout. Tant de commerces,de bureaux,de condos. Je me dis (a-t-on besoin de tout ça). Réellement,ça me fais peur.Ma ville que j’aime depuis toujours est en train de devenir laide. Elle n’a plus rien a voir avec la ville de mon enfance. Je suis si triste. A la retraite de mon conjoint,on s’en va en campagne et j’ai tellement hâte!
Excellente recension, Serge. Merci de nous l’avoir fait connaître.
Ce n’est pas très réjouissant en effet. Mais venant de l’optimiste Jean Lemire, ça a du poids.
Merci beaucoup !Ça a déjà bien commencé.
Ça semble très intéressant à plusieurs ponts de vue. Je crois qu’il faut se procurer ce livre pour avoir une idée claire, précise de l’état de notre planète. En même temps de découvrir comment Jean Lemire, grand scientifique, est ébranlé par l’inaction de nos dirigeants face aux changements climatiques majeurs.
Les consciences ne sont pas ouvertes. Les Humains n’ont même pas idée qu’ils se meuvent dans un monde d’illusions. Même si les médias nous rapportent les désastres, les misères humaines et le traitement horrible qu’ils font subir aux animaux, les Humains n’ont de yeux et d’oreilles que pour l’économie – et là, on ne parle jamais plus d’emploi disponible, le développement – ce qu’on appelle bêtement le progrès, et de mondialisation – qui exploite sournoisement les gens de pays pauvres, etc. Nous n’avons plus d’appartenance, donc pas de fierté à vivre dans une communauté, plus de sentiments de responsabilité envers nos voisins, presque plus de respect en quoi que ce soit. Nous sommes DEVENUS TRÈS PAUVRES nous-mêmes.
Bonjour , je suis une femme de 40 ans et j’habite une petite ville. Depuis 20 ans que je vis simplement. Je capote ben raide aussi de voir tous ces véhicules utilitaires et camions sur nos routes. Les lignées de voitures qui vont chercher leur café jetable à tous les matins. Ces gens se disent, « je remplis mon bac de recyclage, c’est déjà assez »…Cette congestion, à Montréal et autres grandes villes qui s’amplifie d’années en années. Pensez-y, brûler de l’essence à rouler lentement ou pas du tout pour se rendre à son travail dans son gros char, pour payer sa grosse maison et ses gros biens matériels vus dans les publicités….L’avoir est synonyme de réussite dans notre société. Tous ces moutons blancs qui vivent de la même façon et qui se font laver le cerveau à consommer…Noël s’en vient, consommation à outrance et gaspillage une fois de plus! Je ne parle pas de punitions mais de conséquences; quand ces personnes vont vraiment prendre conscience qu’en encourageant ce système économique suicidaire, c’est quand ils vont voir que les conséquences du changement climatique vont vraiment détruire cette façon superficielle de vivre. Pour l’instant, beaucoup dorment encore…en attendant la douche froide…