Les gestes proposés par Dominic Champagne dans le Pacte pour la transition correspondent déjà depuis longtemps à mon mode de vie. J’ai réussi à élever une famille et à travailler sans voiture. J’ai pédalé 30 ans. Qu’à cela ne tienne, je suis convaincue que je peux faire encore plus.
La chaleur sera mon ennemi de vieillesse. Elle me fera souffrir, m’empêchera de sortir par temps de canicule, me pourrira la vie jusqu’à ma mort. Le «pacte» dont tout le monde parle, j’en fais une affaire personnelle. Je vais lui consacrer ma retraite.
Ceci dit, je ne pourrai pas, comme la plupart de mes congénères de classe moyenne, entreprendre de parcourir le monde en avion jusqu’en Chine puisque ce faisant, je consumerais les efforts de toute une vie d’abstinence. Troquer mes dégâts en carbone pour des arbrisseaux ne suffirais pas à apaiser mes bouffées de chaleur. De surcroit, le tourisme de masse étant l’une des pires choses qui puissent advenir en paradis terrestre, je ne voudrais pas finir mes jours en contribuant au mal-développement de pays lointains.
Mes besoins n’ont jamais été déterminés par l’industrie. Je ne me laisserai pas donc pas séduire par les mirages du bel âge.
Alors que ferai-je de ma retraite? Je compte investir l’argent et le temps économisés grâce aux voyages que je ne ferai jamais dans des entreprises locales vouées à la transition écologique de manière à accélérer le changement. Les solutions ne manquent pas car les jeunes sont entreprenants et lucides. Coopératives de solidarité, entreprises d’économie sociale, exploitations agricoles biologiques, produits éco-responsables, initiatives d’entraide et de partage permettent désormais de consommer moins et mieux. Je veux consacrer ma retraite à aider les jeunes afin qu’ils concrétisent l’utopie écologiste dont je rêvais lorsque j’avais 20 ans.
Tant que je serai assez en forme, je ferai du bénévolat. Tant que j’en aurai les moyens, j’investirai dans les projets qui me semblent les plus prometteurs. Et lorsque le moment sera venu, je prendrai mes dispositions pour léguer à la postérité l’espoir en héritage.
Je pense que si au moins 20% des retraités décidaient de faire comme moi, avec les moyens dont nous disposons et le temps que nous pouvons y consacrer, nous pourrions parvenir à faire basculer la courbe de progression du climat.
Marie-Michelle Poisson
Professeure de philosophie à la retraite
Bravo Marie-Michelle! C’est un exemple concret et personnel de ce que plusieurs d’entre nous (sinon une majorité d’entre nous) pourraient faire. En fixant la barre à 20% des retraités, l’objectif me semble à la fois atteignable et significatif: car nous savons qu’une minorité significative est généralement suffisante pour atteindre le «point de bascule» (le «tipping point») qui permet de généraliser des aspirations ou des comportements.
Et je suis personnellement convaincu qu’un tel choix procure (au moins) autant de bonheur à ceux qui le font que toute la consommation qu’on nous propose (y compris les voyages autour du monde).
Super Marie-Michelle! Je crois que 20% est réaliste. J’en connais plusieurs qui mettent leurs efforts dans ce sens. À 3 ans de ma retraite, je suis aussi en train de participer à la création d’une communauté intergénérationnelle qui pourra transférer ses connaissances à d’autres. Nous ferons du jardinage bio, du ressourcement, des ateliers sur la simplicité, la sobriété… Il faut des nouveaux modèles et nous devrons ensemble les inventer, innover, les créer dans un esprit de vie meilleure. Les personnes à la retraite ont du temps et ont aussi acquis des connaissances et une certaine sagesse. Bonne réussite à toutes nos initiatives !
Bravo !
Gilbert St Laurent
je veux faire parti du 20% avec en tête que la publicité quelle quelle soit est la plus rampante des violences (PF)et le monde en est inondée